Question
1 er paragraphe
« Ma pauvre sœur, Paris est un étrange gouffre : on y trouve à dîner pour dix-huit sous, et le plus simple dîner d’un restaurat1 élégant coûte cinquante francs ; il y a des gilets et des pantalons à quatre francs et quarante sous, les tailleurs à la mode ne vous les font pas à moins de cent francs. On donne un sou pour passer les ruisseaux des rues quand il pleut. Enfin la moindre course en voiture vaut trente-deux sous. Après avoir habité le beau quartier, je suis aujourd’hui hôtel de Cluny, rue de Cluny, dans l’une des plus pauvres et des plus sombres petites rues de Paris, serrée entre trois églises et les vieux bâtiments de la Sorbonne. J’occupe une chambre garnie2 au quatrième étage de cet hôtel, et, quoique bien sale et dénuée, je la paye encore quinze francs par mois. Je déjeune d’un petit pain de deux sous et d’un sou de lait, mais je dîne très bien pour vingt-deux sous au restaurat d’un nommé Flicoteaux, lequel est situé sur la place même de la Sorbonne. Jusqu’à l’hiver ma dépense n’excédera pas soixante francs par mois, tout compris, du moins je l’espère. Ainsi mes deux cent quarante francs suffiront aux quatre premiers mois. D’ici là, j’aurai sans doute vendu L’Archer de Charles IX et les Marguerites3. N’ayez donc aucune inquiétude à mon sujet. Si le présent est froid, nu, mesquin, l’avenir est bleu, riche et splendide. La plupart des grands hommes ont éprouvé les vicissitudes4 qui m’affectent sans m’accabler. […]
2 eme paragraphe
Ce pays est celui des écrivains, des penseurs, des poètes. Là seulement se cultive la gloire, et je connais les belles récoltes qu’elle produit aujourd’hui. Là seulement les écrivains peuvent trouver, dans les musées et dans les collections, les vivantes œu- vres des génies du temps passé qui réchauffent les imaginations et les stimulent. Là seulement d’immenses bibliothèques sans cesse ouvertes offrent à l’esprit des renseignements et une pâture. Enfin, à Paris, il y a dans l’air et dans les moindres détails un esprit qui se respire et s’empreint5 dans les créations littéraires. On apprend plus de choses en conversant au café, au théâtre pendant une demi-heure qu’en province en dix ans. Ici, vraiment, tout est spectacle, comparaison et instruction. Un excessif bon marché, une cherté6 excessive, voilà Paris, où toute abeille rencontre son alvéole7, où toute âme s’assimile ce qui lui est propre. Si donc je souffre en ce moment, je ne me repens de rien. Au contraire, un bel avenir se déploie et réjouit mon cœur un moment endolori. Adieu, ma chère sœur, ne t’attends pas à recevoir régulièrement mes lettres : une des particularités de Paris est qu’on ne sait réellement pas comment le temps passe. La vie y est d’une effrayante rapidité. J’embrasse ma mère, David et toi plus tendrement que jamais. »
Illusions perdues, Honoré de Balzac (1843)
Questions
1) relève dans le premier paragraphe une proposition subordonnée circonstancielle de temps et encadre la conjonction de subordination qui l'introduit.
2) "On apprend plus de chose en conservant au café, au théâtre pendant une demie-heure qu'en province en dix ans "
Réécris cette phrase, sans changer sons sens, en transformant "en conservant au café, au théâtre pendant un demi-heure", cette expression en proposition subordonnée circonstancielle de temps introduite par "quand".
Merci d'avance a tous ce qui pourrons m'aider...
:)
« Ma pauvre sœur, Paris est un étrange gouffre : on y trouve à dîner pour dix-huit sous, et le plus simple dîner d’un restaurat1 élégant coûte cinquante francs ; il y a des gilets et des pantalons à quatre francs et quarante sous, les tailleurs à la mode ne vous les font pas à moins de cent francs. On donne un sou pour passer les ruisseaux des rues quand il pleut. Enfin la moindre course en voiture vaut trente-deux sous. Après avoir habité le beau quartier, je suis aujourd’hui hôtel de Cluny, rue de Cluny, dans l’une des plus pauvres et des plus sombres petites rues de Paris, serrée entre trois églises et les vieux bâtiments de la Sorbonne. J’occupe une chambre garnie2 au quatrième étage de cet hôtel, et, quoique bien sale et dénuée, je la paye encore quinze francs par mois. Je déjeune d’un petit pain de deux sous et d’un sou de lait, mais je dîne très bien pour vingt-deux sous au restaurat d’un nommé Flicoteaux, lequel est situé sur la place même de la Sorbonne. Jusqu’à l’hiver ma dépense n’excédera pas soixante francs par mois, tout compris, du moins je l’espère. Ainsi mes deux cent quarante francs suffiront aux quatre premiers mois. D’ici là, j’aurai sans doute vendu L’Archer de Charles IX et les Marguerites3. N’ayez donc aucune inquiétude à mon sujet. Si le présent est froid, nu, mesquin, l’avenir est bleu, riche et splendide. La plupart des grands hommes ont éprouvé les vicissitudes4 qui m’affectent sans m’accabler. […]
2 eme paragraphe
Ce pays est celui des écrivains, des penseurs, des poètes. Là seulement se cultive la gloire, et je connais les belles récoltes qu’elle produit aujourd’hui. Là seulement les écrivains peuvent trouver, dans les musées et dans les collections, les vivantes œu- vres des génies du temps passé qui réchauffent les imaginations et les stimulent. Là seulement d’immenses bibliothèques sans cesse ouvertes offrent à l’esprit des renseignements et une pâture. Enfin, à Paris, il y a dans l’air et dans les moindres détails un esprit qui se respire et s’empreint5 dans les créations littéraires. On apprend plus de choses en conversant au café, au théâtre pendant une demi-heure qu’en province en dix ans. Ici, vraiment, tout est spectacle, comparaison et instruction. Un excessif bon marché, une cherté6 excessive, voilà Paris, où toute abeille rencontre son alvéole7, où toute âme s’assimile ce qui lui est propre. Si donc je souffre en ce moment, je ne me repens de rien. Au contraire, un bel avenir se déploie et réjouit mon cœur un moment endolori. Adieu, ma chère sœur, ne t’attends pas à recevoir régulièrement mes lettres : une des particularités de Paris est qu’on ne sait réellement pas comment le temps passe. La vie y est d’une effrayante rapidité. J’embrasse ma mère, David et toi plus tendrement que jamais. »
Illusions perdues, Honoré de Balzac (1843)
Questions
1) relève dans le premier paragraphe une proposition subordonnée circonstancielle de temps et encadre la conjonction de subordination qui l'introduit.
2) "On apprend plus de chose en conservant au café, au théâtre pendant une demie-heure qu'en province en dix ans "
Réécris cette phrase, sans changer sons sens, en transformant "en conservant au café, au théâtre pendant un demi-heure", cette expression en proposition subordonnée circonstancielle de temps introduite par "quand".
Merci d'avance a tous ce qui pourrons m'aider...
:)
Asked by: USER6473
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1) Relève dans le premier paragraphe une
proposition subordonnée circonstancielle de temps et encadre la
conjonction de subordination qui l'introduit.
Ligne 5 : quand il pleut
Conjonction de subordination : Quand
2) "On apprend plus de chose en conversant au café, au théâtre pendant une demie-heure qu'en province en dix ans "
Réécris cette phrase, sans changer sons sens, en transformant "en conversant au café, au théâtre pendant un demi-heure", cette expression en proposition subordonnée circonstancielle de temps introduite par "quand".
On apprend plus de choses quand on converse au café, au théâtre, pendant une demie heure qu'en Province en dix ans
Ligne 5 : quand il pleut
Conjonction de subordination : Quand
2) "On apprend plus de chose en conversant au café, au théâtre pendant une demie-heure qu'en province en dix ans "
Réécris cette phrase, sans changer sons sens, en transformant "en conversant au café, au théâtre pendant un demi-heure", cette expression en proposition subordonnée circonstancielle de temps introduite par "quand".
On apprend plus de choses quand on converse au café, au théâtre, pendant une demie heure qu'en Province en dix ans